Bonjour à tous! Et bienvenus à notre fête du Losar ! Tashi delek !
En tibétain, Nouvel An se dit Losar.
Quand on m’a demandé de parler du Losar et de l’astrologie tibétaine, j’ai préparé cette courte explication.
En fait, c’est dans notre tradition de célébrer le Losar à ce moment-ci de l’année, le premier jour du premier mois du calendrier. Mais pour le vrai Nouvel An tibétain, c’est beaucoup trop tôt, puisque selon les textes d’astrologie tibétaine, la nouvelle année ne commence que le premier jour du troisième mois tibétain.
La raison est que, comme le soleil voyage dans le ciel pour faire un cercle complet, ou une année complète, il traverse douze zones d’espace, qu’on appelle les maisons astrologiques. Chacune d’elles porte un nom, et la première maison est appelée la maison du mouton. Le soleil atteint la maison du mouton le premier jour du troisième mois tibétain. Et donc, le Losar aura lieu dans deux mois seulement. Peut-être devrions-nous faire une autre fête alors !
Mais il y a une raison pour célébrer le Losar aujourd’hui. Il s’agit d’une ancienne tradition au Tibet, plus ancienne que l’astrologie que nous utilisons aujourd’hui. Autrefois au Tibet, notre calendrier était basé sur les éléments uniquement, et même si maintenant il est fondé sur différents calculs astrologiques, nous maintenons toujours quelques-unes de nos vieilles coutumes.
Les Tibétains ont développé des méthodes de calcul il y a très longtemps, mais les calculs très complexes et vastes que nous utilisons de nos jours, que nous Tibetain appellons kartsi, ont été introduits il y a un millier d’années seulement, en 1027. C’est à ce moment-là que nous avons commencé à lire les mouvements des planètes et des étoiles, et depuis leurs mouvements et leur effet sur nous sont recalculés tous les ans.
A travers ces calculs, nous connaissons le monde extérieur, le mouvement du soleil et de la lune, des planètes et des étoiles, et nous connaissons aussi les quatre saisons, parce qu’elles se reflètent également dans les mouvements du ciel.
Mais l’astrologie tibétaine ne s’intéresse pas uniquement au monde extérieur. Elle nous montre également des aspects de la vie humaine, parce que les textes astrologiques tibétains sont en corrélation avec la médecine tibétaine. Par les calculs astrologiques, nous pouvons comprendre comment les canaux et les énergies d’un individu se forment tôt dans la vie, comment ils grandissent et se développent, et comment, à la fin de la vie, arrivent les maladies qui détruisent le corps.
L’astrologie tibétaine connaît aussi d’autres manières intéressantes pour calculer le temps. Nous ne parlons pas de siècles comme vous le faites en Occident. Au lieu de siècles, nous avons des cycles de soixante ans, qu’on appelle des rapshung.
C’est un cycle naturel qui résulte de notre façon de compter les années. Dans le calendrier tibétain, les années portent des noms. Ce sont toujours des noms d’animaux, et il y en a douze en tout. Ensuite, il y a les cinq éléments. Les douze années sont multipliées par les cinq éléments, et ainsi nous avons un cycle de soixante années.
Dans un calendrier tibétain, nous verrons souvent qu’il y a un mois en plus, que certaines dates manquent ou alors que d’autres dates existent en double !
Tout cela est très difficile à expliquer !
Le plus important est de prendre en compte la relation entre le jour, la date et les maisons astrologiques.
Les journées et les maisons tibétaines ressemblent beaucoup à ce que vous connaissez ici, mais nos dates ne sont pas exactement pareilles. Dans l’astrologie tibétaine, une date n’est pas la même chose qu’un jour. Elle est un peu plus courte ! Toutes les petites différences entre la durée d’une journée et la durée d’une date sont additionnées, et c’est pour cela que certaines dates sont omises.
Le calendrier tibétain est lunaire, et non pas solaire comme le calendrier occidental. Un mois lunaire est calculé par rapport au trajet de la lune dans le ciel. Le quinzième jour du mois est le jour de la pleine lune, et les mois peuvent avoir trente ou seulement vingt-neuf jours.
Les calculs de l’astrologie tibétaine nous permettent aussi de vérifier si nous allons rencontrer des circonstances défavorables et des obstacles. Ceci est basé sur la relation entre les éléments de l’année, du mois et du jour, et les éléments de chaque individu. Ces calculs peuvent aussi montrer les bonnes et les mauvaises combinaisons des éléments des planètes et des étoiles avec ces jours et ils peuvent nous conseiller sur le meilleur moment de commencer des activités importantes.
Et donc maintenant, à vous tous, nos amis occidentaux, selon l’ancienne tradition du Tibet, je vous souhaite une bonne et heureuse année. Tashi Delek pour la Nouvelle Année !
Puisse cette nouvelle année vous apporter bonheur et prospérité !
Ecrit par Khenpo Thupten Lodrö Nyima à l’occasion du Losar tibétain 2134 du Cochon de Feu
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