ZANGDOK PALRI ACTUALITES
Sambhota Ecole Primaire – Orphelinat & Sambhota Ecole Secondaire
No 28 – Février 2016
Notre priorité: l’école-orphelinat
Au Tibet, envoyer un enfant faire des études n’est pas toujours un choix facile: le travail ne manque pas dans les communautés nomades, et renoncer à l’aide d’une personne peut mener à des difficultés économiques au sein de la famille.
C’est pour cela que nos trois étudiantes de l’école secondaire à Chengdu ont répondu à l’appel de leurs parents et sont rentrées chez elles, interrompant, pour l’instant, leur scolarité. Nous sommes confiants en leurs acquis: de très bonnes connaissances du tibétain et du chinois, et des notions d’anglais et d’informatique sont des atouts qui leur seront plus qu’utiles à l’avenir.
Comme d’autres élèves de l’école primaire ne sont pas encore prêt(e)s pour prendre la relève, notre école secondaire est donc mise en veille, et nous concentrons tous nos efforts sur l’école-orphelinat qui continue toujours à fonctionner avec 35 élèves, pour la plupart en internat.
Autour de Dzogchen, les retombées de cette scolarité de base sont quelquefois immédiates: plusieurs filles qui ont terminé l’école primaire ont fondé une famille et à présent donnent des cours d’alphabétisation aux villageois de leur région, ce qui leur permet de s’assurer un petit revenu. Il va sans dire que nous sommes très heureux de cette transmission de la connaissance par ricochet!
Culture tibétaine: Pèlerinages, la quête du sacré
Tradition culturelle aussi bien que religieuse, un pèlerinage est appelé né kor en tibétain, littéralement tourner autour d’un lieu (sacré), puisque les bouddhistes tibétains marchent autour des bâtiments et lieux sacrés dans le sens des aiguilles d’une montre comme signe de respect et de dévotion.
Ces lieux sacrés peuvent être des sites créés par l’homme, monastères, temples ou ermitages; à Lhassa, de tels sites sont entre autres le Potala (autrefois résidence principale des Dalaï-Lamas) ou alors le temple du Jokhang, haut-lieu spirituel qui abrite une célèbre statue du Bouddha.
Autre destination des pèlerins: des sites naturels sacrés, montagnes, lacs, grottes ou sources, parmi lesquels le Mont Kailash, au Tibet occidental, est un des plus fréquentés. Les koras (circumambulations) de ces lieux peuvent se présenter comme des treks ardus sur de longues distances, traversant cols et terrains difficiles.
Le pèlerinage est souvent une occasion de se dépayser, de vivre une aventure, de se dépasser. C’est aussi et surtout une quête spirituelle, une période pendant laquelle le pèlerin se concentre sur la méditation, sur la réflexion, sur le développement de qualités humaines.
Tout au long du voyage, les Tibétains offrent l’hospitalité aux pèlerins, ils considèrent comme un honneur la présence de pèlerins chez eux.
Certains pèlerins font tout le voyage en se prosternant, voyage qui effectué ainsi peut prendre plusieurs mois ou plusieurs années, selon la destination. Le pèlerin se prosterne en joignant d’abord les mains au-dessus de la tête, puis à hauteur de la gorge et du cœur, et s’étend par terre, à plat ventre, les bras tendus. Il place ensuite une pierre au bout de ses doigts, se lève, avance jusqu’à l’endroit marqué par la pierre et répète l’exercice. Faire le tour du Kaïlash en se prosternant ainsi prend au minimum quatre semaines.
Colin Thubron nous donne une description haute en couleurs d’un groupe de pèlerins tibétains circumambulant le Kaïlash:
« The Tibetans set off cheerfully round the mountain as if it were a plateau. They twirled prayer-wheels and murmured mantras. Some carried babies on their backs, others shepherded little children. Their faith was practical and sensuous. Every rock formation was a god to them, or commemorated some mythic action. The earth itself was holy: the herbs it grew, even its dust. At the four little monasteries that staked out the cardinal points of the mountain, they offered incense or barley to a pantheon of deities. They prayed for better fortune – a son, another yak (…). Hindus and westerners may take four days to complete the circuit. A Tibetan can do it in less than 36 hours. »
(Colin Thubron: To a Mountain in Tibet, Ed. Chatto & Windus)
Et aussi
quelques dictons populaires, reflets à la fois du bon sens et de l’humour tibétains… et qui, pour certains, ressemblent beaucoup à ce qui se dit chez nous!
- Il est plus facile de recouvrir ses pieds de cuir que de recouvrir la terre entière de cuir.
- Avant de changer le monde, nous devons changer nous-mêmes.
- Si tu bois l’eau de la vallée, respecte les lois de la vallée.
- Quand le chat est absent, c’est le nouvel an pour les souris.
- Il est facile de voir le pou dans les cheveux de l’autre et d’ignorer le yak sur notre propre nez.
- Eau à la bouche avant de manger, eau dans les yeux quand l’addition arrive.
- Les voleurs ne volent jamais des cloches.
- Si ça réussit, c’est du yaourt, si ça rate, c’est du lait caillé!